février 1, 2021
décembre 15, 2021
1 – « Deewana » de Raj Kanwar 25/06/1992
Je dois avouer avoir été extrêmement surprise (positivement cependant !) par ce film.
Premièrement parce que (et pardonnez-moi ce trait de condescendance, mais je vous jure, je me soigne) j’ai appris juste avant que SRK venait de la télévision.
Je ne sais pas en Inde mais, en France, nous voyons (et je le regrette !) d’un mauvais œil lorsqu’un acteur de série cherche à entrer au cinéma. Toute éprise du jeu de SRK que j’étais, je ne savais pas si cela était un trait caractéristique de l’ensemble de sa carrière (ce qui s’est révélé le cas par la suite) ou le résultat d’années d’expérimentations plus ou moins heureuses. En bref : je l’ai sous-estimé, mea culpa !
(Et en terme de condescendance, sachez que je me pose là : j’ai « compris » pourquoi je le trouvais si bon après avoir appris qu’il faisait initialement du théâtre… Oui oui, condescendante tendance élitiste, vous pouvez le dire… Enfin je vous rassure, ou pas, mais j’apprends à ne plus avoir de préjugés…c’est juste un boulot de longue haleine !^^)
Deuxièmement, il n’apparaît qu’à la toute fin de la première partie, au moment de « l’intermission » (pour ceux qui ne seraient pas familiers, un peu comme cette coupure de milieu de récit encore parfois, mais plus rarement, appliquée dans les films Hollywoodiens, tels Autant en emporte le vent, Titanic ou le Seigneur des anneaux en fonction de vos préférences).
Pourquoi était-ce une inquiétude ? Parce que, quand on se fascine pour un acteur et que l’on décide de voir toute sa filmographie, sa trop longue absence de l’écran est parfois difficilement supportable (Ah mais je dois le répéter ? Dra-ma-tique je suis, je reste !^^).
Enfin… c’est un film indien des années 90 et, vous l’apprendrez assez tôt : soit vous accrochez avec les voix qui ont été attribuées aux acteurs et aux mélodies de la bande originale, soit… soit les sonorités indiennes et les voix quelques peu suraiguës des chanteuses de l’époque pourraient bien vous surprendre (et cette fois, pas dans le bon sens…).
Mais je vous ai dit que je ne vous lâcherais pas et je vous le prouve : nul besoin de vous forcer ! Vous saurez en quelques secondes l’intention de la chanson (joie, amour, colère) et, dans ces années, les chansons arrêtent le propos au lieu de l’accompagner alors passez gentiment les 4 à 6 minutes de musique pour reprendre à la scène suivante et vous ne perdrez rien. (De rien, c’est cadeau ^^)
Après cette longue introduction, vous voudriez sûrement en apprendre plus sur le film… je vais vous décevoir.
Voilà ce qu’il se passe : l’histoire en elle-même n’est pas, à mon sens, ce qui rend ce film intéressant à voir.
Non, ici, ce qui l’est c’est ce qu’en ont fait les acteurs, c’est leurs relations, et ce sont certains petits parallèles qui, moi, m’ont touchés !
Alors comme vous pourrez toujours trouver le speech du scénario sur Google et même un résumé complet, je vais m’attacher à ce qui fait que, moi, je reverrai ce film.
Je le reverrai pour les histoires d’amour.
(Alors, là on se connait encore peu vous et moi, mais vous allez vite comprendre que je suis une grande amoureuse.
On y reviendra !)
Le première histoire met en-avant Kaajal, l’héroïne principale du film, magnifiquement interprétée par Divya Bharti (qui apporte selon moi beaucoup de sincérité à ce personnage !), avec son premier amour Ravi, joué par Rishi Kapoor.
Celui-ci est un chanteur plutôt renommée, elle, une admiratrice de la première heure, et pour des raisons aberrantes de scénario (si si, 2 visionnages et ça ne me paraît pas encore bien logique…), ils vont se côtoyer pendant ce que je suppose être de longues semaines (à moins que ce ne soient que des jours mais, en ce cas, c’est un peu plus bizarre).
Toujours est-il qu’ils sont amoureux et qu’après un mini drame, dont je n’ai pas vraiment compris s’il était réel ou inventé, ils se marient.
(Là vous vous demandez probablement si j’ai compris le film : je refuse de raconter l’histoire et, au premier paragraphe, je vous annonce 3 points qui me semblent aberrants ou incompréhensibles…
Honnêtement, j’ai beau beaucoup aimer ce film, le scénario me semble plutôt faible en plusieurs points mais regardez le film et vous me direz ! Mais revenons en aux amoureux…)
Qu’est-ce qui me plaît dans leur histoire :
On voit Kaajal passer de l’admiration à l’amour au cours de la chanson « Sochenge tumhe pyar… » (= Je me demande si je devrais t’aimer ). C’est un très joli moment avec un petit défaut cependant : la mise en scène est un peu datée à présent mais assez typique de l’époque (plein de danseuses, des néons bleus et rosés en décoration).
Il y a ensuite leur première rencontre officielle, celle ou Ravi va tomber amoureux après avoir couru derrière une Kaajal prise en flagrant délit de…stalkage on pourrait le dire ! Celle-ci se tire la cheville et la voilà à jouer son rôle de petite fille têtue, balançant à tout va cette phrase « Maar dalungi » (je vous tuerais… Oui, elle est un peu belliqueuse quand on la prend en défaut). Mais enfin, elle le charme, et il y a de quoi avec ses grands yeux innocent et son sourire à se pâmer. (Moi, jalouse… Pensez-vous !)
Enfin, mon 3ème moment préféré de leur histoire intervient lorsque Ravi attribue à Kaajal un petit surnom, « Sonu ». Ce moment, en plus d’être adorable (elle ne se sent pas de joie, demande à le ré-entendre, est d’autant plus heureuse et le voilà qui lui répète ce doux nom à l’oreille encore et encore), fait l’objet d’un de ses fameux parallèles que j’évoquais un peu avant.
Passons à la deuxième histoire, qui cette fois concerne toujours la dénommée Kaajal mais avec Raja.
Quoi que la première rencontre soit à nouveau due à une chute et que Kaajal montre à nouveau les crocs, l’avenir de la relation est beaucoup moins clair.
En effet, Raja tombe à scooter après avoir manqué de justesse de rentrer dans la belle-mère de Kaajal (la splendide Sushma Seth). Et cette dernière d’empoigner rageusement notre 2ème héro encore sonné et de lui passer un savon. Plus de « Maar dalungi » alors, elle est à présent une femme (brisée qui plus est) et n’use plus non plus de ses charmes pour obtenir des faveurs.
SRK est, à mon sens, parfait également dans le rôle du casanova qui découvre une « vraie femme » et tombe (très) violemment et follement (au sens premier) amoureux d’elle.
S’ensuit quelques scènes mettant en avant la solitude d’un amour à sens unique avec l’une de mes scènes préférées : un monologue de Raja expliquant qu’il devient fou et comprenant douloureusement que cette folie porte le nom d’Amour… dit comme ça, ça paraît peut-être idiot mais joué ainsi, c’est surtout déchirant !
Mon deuxième moment préféré prend place juste après cette scène. C’est Holi (vous vous souvenez, la fête des couleurs ! Et ne faites aucun parallèle avec les projections hasardeuses de poudre colorée des fêtes estivales en France, ce festival a un vrai sens là-bas, tout comme les couleurs de ce que j’en sais) et les portes des maisons sont grandes ouvertes permettant à Raja et sa bande (on en reparlera) de s’introduire chez elle. S’ensuit une scène à la fois inquiétante et excitante entre Raja et Kaajal. Celui-ci lui affirmant son amour et lui demandant ce qu’il doit faire et elle, acculée et interdite, ne peux qu’assister à la rage contenue de l’amoureux insatisfait. C’est une scène intense qui montre plutôt bien les caractères de chacun et leur gestion des événements à ce stade de l’histoire.
Mon troisième moment préféré de leur histoire est à coup sûr la scène commençant par un bête accident de freins (je vous laisse voir ça) et arrivant sur la scène miroir de la première partie. Kaajal, secouée par les émotions, se jette dans les bras de Raja et se décide à l’appeler « Raju ». Étonné, celui-ci lui demande de répéter et la voilà qui, à l’image de Ravi, répète en boucle « Raju » lui démontrant alors enfin son amour.
Passons maintenant aux autres relations touchantes du film.
Dans l’ordre, la relation de Ravi et sa mère : respectueux et complices. J’aime beaucoup la façon dont leurs liens sont portés à l’écran et, à quelques reprises, on peut sentir un amour profond les lier.
L’émotion est parfois extrêmement forte et nous étranglait presque.
Ensuite, je dois avouer avoir particulièrement apprécié la façon dont Raja est un fils attentionné envers Laxmi. Doux, amusant, là encore extrêmement respectueux. On sent qu’il espérait depuis toujours avoir une famille et qu’il fait donc de son mieux pour la conserver et lui donner toute sa valeur.
De plus, il sait s’entourer et ses relations amicales sont très fortes, presque fraternelles. C’est ainsi qu’on peut le voir évoluer avec son « boys band » qui est à la fois un soutien moral, une force de frappe physique si nécessaire, et sa famille de cœur.
On pourrait se demander pourquoi Raja agit ainsi mais la raison est amenée très rapidement : son père, riche possesseur de l’une des plus grosses entreprise de la ville et dont tout le monde semble connaître et craindre le nom, est absent de son rôle paternel et ne semble exister dans la vie de Raja que pour tenter de le faire entrer dans son moule et le priver de ce(ux) qu’il aime.
Le père autoritaire n’est pas un personnage vraiment rare dans les films indiens, bien au contraire. Mais celui d’un père dur, froid, et que l’on voit en tort est, à mon sens, un peu plus rare. On est généralement plutôt sur de « la forte mais juste autorité » et ça n’est pas le cas ici. On verra donc Raja se rebeller contre lui et demander le déshéritage pour acquérir enfin sa liberté.
Je ne vais pas vous en dire tellement plus sur ce film si ce n’est que :
1 – J’ai aimé plusieurs musiques mais « Koi na koi chahiye » (= J’ai besoin de quelqu’un) et « Aisi deewanangi » (=Cette folie) sont mes préférées et je continue de les chanter pendant plusieurs jours après chaque visionnage.
2 – Tous les rôles principaux sont tenus par d’excellents acteurs qui, hormis SRK, étaient tous déjà reconnus à l’époque. Je citerai, en plus de ceux vus précédemment, Amrish Puri, toujours un excellent antagoniste, ou Dalip Tahil que nous recroiseront tous deux à de nombreuses reprises dans la filmographie de SRK.
J’espère donc que vous aurez plaisir à découvrir le jeune SRK dans son premier rôle d’amoureux torturé et vous dis à la prochaine !